Conditions sanitaires 1800-1915 |
Pont de l'aqueduc au-dessus de la rivière St-Charles 1895 BNQ: P598,D18,P8 En 1893, un règlement municipal vise à éliminer progressivement les fosses d’aisances peu hermétiques, souvent construites au-dessus des boîtes à fumier, pour introduire les toilettes à eau courante partout où le réseau d’aqueduc est installé. En 1885, on installe un tuyau de 30 pouces de diamètre (75 cm) pour alimenter en eau courante la ville. Auparavant, cette fonction était assurée par des « porteurs d’eau ». Ces porteurs d'eau puisaient l'eau le plus souvent à la rivière Saint-Charles même si les recommandations des autorités sanitaires que l'eau du fleuve Saint-Laurent était de meilleure qualité. On prétendait que le courant dans le fleuve était plus fort et que la quantité d'eau de celui-ci permettaient une meilleure dilution des produits nocifs.
Pour alimenter en eau la ville de Québec, il faut amener l'eau du lac Saint-Charles à la Basse-Ville et jusqu'à la Haute-Ville de Québec. En 1850, on construit un aqueduc pour se rendre à la ville basse et haute. Un des obstacles importants qu'on rencontre alors, c'est la traversée de la rivière Saint-Charles. On décide de faire traverser le tuyau d'amenée sous la rivière. Mais on se rend rapidement compte des problèmes que ça pose lors d'un bris. En 1873, on construit un pont en bois pour soutenir le tuyau, mais, avec les glaces pendant l'hiver, force est de constater que la construction est fragile. En 1883, on construit le pont tubulaire d'acier que l'on voit encore de nos jours. (Les deux photos précédentes en 1895 et en 2014.) source: Société historique de Québec
Au début du 20e siècle, on entreprend la construction d’un réservoir d’eau potable pour la ville de Québec en utilisant le Lac Saint-Charles mais ce n’est qu’en 1934 que l’on construit un premier barrage pour hausser le niveau du lac.
À Québec, la rue de l’Aqueduc est tracée lors de la construction du tuyau de 30 pouces (75 cm) de diamètre, entre 1850 et 1858. C’est le maire Belleau de Québec qui en est responsable.
La victoire sur les épidémies freine la mortalité pendant une douzaine d’années (la dernière en 1854). Avec les difficultés économiques et la dégradation générale des conditions de vie qui s’ensuit, toutefois, la mortalité tend à augmenter à partir de 1867 jusqu’à la fin du siècle. L’aggravation de la situation tient d’abord aux problèmes d’hygiène publique, laquelle s’améliore peu malgré les règlements édictés par le conseil de ville depuis 1842 (élimination des ordures, dépotoirs, animaux domestiques, construction et entretien des fosses d’aisances. etc.) Voyant cette situation déplorable qui perdure, le gouvernement provincial dépêche le médecin hygiéniste A. Beaudry, à Québec, pour évaluer la situation. Il constate l’absence de collecte des ordures, l’état déplorable du système d’égouts.
Ce n’est que dans le premier quart du XXe siècle que les autorités médicales, provinciales et municipales mettront en place des structures permettant l’amélioration des conditions sanitaires. "Québec ville et capitale " Par : Serge Courville, Robert Caron
page 232 et suivantes Dans la basse-ville de Québec, au cours du 19e siècle, l'industrie de la chaussure était très florissante. En effet, les bas salaires demandés par les travailleurs et l'absence presque totale de réglementation pour la santé et la sécurité du travail faisaient en sorte que les employeurs avaient, le beau jeu. La prolifération de ces entreprises manufacturières avait un impact sur la qualité de vie non seulement sur les conditions économiques, mais aussi sur les conditions sanitaires des habitants de la basse-ville. Sur cette carte de la paroisse Jacques-Cartier de 1870, on dénombre 12 tanneries et 2 manufactures de chaussures dans le quadrilatère borné au Sud, par la rue Arago Est, à l'Est par la rue Dorchester, à l'Ouest par la rue Saint-Ours, aujourd'hui, c'est le boulevard Langelier, et au Nord par la rivière Saint-Charles. Industries de la chaussure dans St-Roch en 1928 Photo de T.J. Lebel 1928 prise sur Internet
(sur cette carte les tanneries sont en bleu et les manufactures en rouge) Version agrandie de ce planUn nombre aussi élevé de tanneries dans un secteur aussi restreint, un périmètre d'environ 2,15 km, et avec une évacuation des eaux usées déficiente, voire absente, selon la période regardée, ne pouvait qu'engendrer des problèmes sanitaires. Sans mentionner, les nombreux problèmes de santé reliés à l'utilisation des produits de tannage tant pour la santé des travailleurs que pour les rejets dans l'environnement, entre autres le chrome. Quant à l'utilisation du chrome, il faut dire que de 1850 à 1908, on utilisait de l'écorce de chêne pour le tannage. Ce n'est qu'à compter de 1908 que deux tanneries de Québec ont commencé à utiliser le chrome soit , la tannerie de Nazaire Fortier et les tanneries de la famille Borne. Cela a réduit l'impact sur la pollution de la Basse-Vlle. En plus des conditions sanitaires affectées par la qualité de l'eau, il y a aussi la piètre qualité de l'air. On peut en avoir un aperçu sur la photo qui suit montrant le quartier Saint-Roch en 1880. On remarquera le nuage de fumée pas très haut au-dessus des habitations. .
Note sur cette photo: On peut voir sur la photo originale et par les informations fournies par l'auteur L.P. Vallée que la photo est prise à partir de "Mount Pleasant", il semble que ce soit le nom d'une partie du quartier Montcalm au 19e siècle. Ici, visiblement la photo est prise de ce qui est le haut de la côte de l'Aqueduc où maintenant, le parc Lucien Borne.
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Note sur la légende de la photo: La BANQ titre cette photo Hôpital de la Marine, mais, en l'année 1900, il s'agit depuis 1892 de l'Hospice Saint-Charles acheté en cette année par les Soeurs-du-Bon-Pasteur et jusqu'après la 2e guerre mondiale. Il devient l'hôpital des anciens combattants jusqu'en 1954. Avant 1832, date de l'ouverture de l'ile de la quarantaine à Grosse-Île, les immigrants malades arrivaient directement à cet hôpital, ce qui causait des problèmes de contagion. Cependant, à cette époque, on ne connaissait pas les conséquences de la promiscuité entre les gens malades et la population saine.
Petit village d'entrée de Grosse-Ile en 1900, vue de l'île. C’est avec l’arrivée de l’ère industrielle et, conséquemment, de l’augmentation de la population dans les villes que graduellement les conditions sanitaires reliées à l’eau et aux déchets humains se sont détériorées. Le retard à mettre en branle des moyens efficaces pour lutter contre les maladies causées par les conditions sanitaires déficientes provient en partie par la lutte entre deux théories sur la cause des maladies. Ces théories, l’infectionnisme ou le miasmatisme et le contagionisme se sont opposés et on fait naître de grandes discussions sur les moyens à prendre pour faire en sorte que l'eau soit potable.
Les autorités municipales de Québec ont commencé à s’occuper de ce problème et ont agi en planifiant et faisant construire un réseau d’aqueduc et d’égouts à partir de 1853 jusqu’en 1914. Cependant, les autorités municipales de Québec ne sont pas pires que celles des autres villes du monde comme en fait foi cet extrait d'un texte sur la situation à Londres en 1830.
Nourrisson et la santé
En plus de l'eau potable contaminée, le lait donné aux nourrissons est souvent contaminé, surtout dans les quartiers pauvres. Le lait avant 1914 à Montréal n'était pas pasteurisé donc pouvait contenir des bactéries nocives, voire mortelles pour les nourrissons. À partir de 1914, seulement, le quart du lait est pasteurisé à Montréal. Par la suite, en 1926, une loi provinciale a rendu obligatoire la pasteurisation du lait. On peut supposer que la Ville de Québec s'est conformée à cette loi par la création de l'organisation des "Gouttes de lait". À Québec, la première "Goutte de lait" est celle du Bon-Pasteur de 1905 à 1908. D'ailleurs, ce sont les soeurs du Bon-Pasteur qui s'occupaient des "filles-mères" et de l'adoption des enfants illégitimes. Il semble que de 1908 à 1915 ce service n'ait pas existé, mais le réseau des "Gouttes de lait" s'est étendu à partir de 1915. Puisqu'il s'agissait d'organisations bénévoles, la période d'existence de ces "Gouttes de lait" a été très variable, certaines pendant plus de 50 ans. En plus, afin de procurer du lait "pur", les "Gouttes de lait" jouaient un rôle d'éducation auprès des mères concernant la nourriture et les soins à apporter aux bébés. Il y avait un service d'infirmières qui, dans certains cas, pouvaient faire des visites à domicile.
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À la lecture de textes décrivant les conditions sanitaires prévalant au cours du 19e siècle à Québec, on réalise qu'à cette époque les citoyens de Québec étaient à des années lumières de dire que leur ville était un endroit agréable où vivre. En effet, c'était une ville dangereuse tant pour les risques de mortalité par les maladies contagieuses que par les risques d'incendie. Une grande partie de ces deux dangers provient de l'absence de structure de gestion des eaux de surface, de l'alimentation en eau ainsi que des eaux usées. Il faut dire que la topographie de la ville avec sa haute et sa basse-ville est particulièrement problématique surtout à la fonte des neiges. Au cours du XIXe siècle, la population de la ville et surtout de la basse-ville a beaucoup augmentée et le développement de quartier comme Saint-Roch s'est fait sans planification. Cette absence de planification alliée au peu d'intérêt pour la gestion des eaux, à cette époque a fait en sorte que les canalisations, à ciel ouvert étaient souvent inadéquates. Les eaux de surface étaient la plupart du temps mal canalisées et souvent, là où il y avait une canalisation celle-ci était bouchée par du gravier ou toutes sortes d'immondices.
AVQ. Extrait du Rapport de la Commission nommée par l’Assemblée médicale à Québec, 10 décembre 1865, QP1-4/63-3 bobine 3884, item 743. Gestion de l’eau en milieu urbain :
Au milieu des années 1800, lors de la crise du choléra de 1849, le docteur S. Lachapelle déclare: « notre mortalité (celle de la ville de Québec) excessive dans toute notre province est due à l’insuffisance des moyens hygiéniques employés pour lutter contre cet ennemi commun qu’on appelle les maladies contagieuses ». En effet, le taux de mortalité entre 1851 et 1861 est de 33 pour 1 000 à Québec, 22/1 000 ailleurs au Québec et dans le Saguenay, région en développement 15/1 000. À partir du milieu des années 1800 jusqu'en 1914, les autorités municipales ont investi dans la construction d'un réseau d'adduction d'eau et d'égouts pour assainir la ville. La construction d'aqueducs s'est faite en plusieurs étapes en partant d'un tuyau principal de 18 pouces (46 cm), puis de 30 pouces (75 cm) et finalement de 40 pouces (101 cm). La topographie de la ville créait beaucoup de problèmes pour l'alimentation en eau, en particulier pour les points les plus hauts de la ville, sur la Grande-Allée. Pendant les premières années, avec le tuyau de 18 pouces, les gens de la Haute-ville n'étaient alimentés que quelques heures par jour en eau courante alors que ceux de Saint-Roch, l'étaient presque tout le temps. C'est en ajoutant des tuyaux de plus en plus gros que ce problème a été finalement résolu. De l'autre côté, l'élimination des eaux usées s'est fait par des canalisations qui se déversaient dans la rivière Saint-Charles. Avec la construction d'égouts collecteurs, l'élimination souterraine tant des eaux de surface que des eaux usées provenant des foyers que des usines se faisait de façon efficace. Cependant, le faible débit de la rivière Saint-Charles ne parvenait pas à évacuer ses eaux polluées. Il en résulte ainsi des problèmes sanitaires provenant de la rivière elle-même. Il est étonnant de noter que bien que la chloration de l'eau potable de la ville de Québec se fait depuis 1921 et un filtre en 1931, la ville n'aura une usine de filtration qu'en 1969! Des problèmes économiques sont, bien sûr, à la base de ce retard de 55 ans sur Montréal. Mais étrangement, l'Église catholique en est en partie responsable. En effet:
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Un mot de l'état du lac St-Charles, en 2018. | |||||
En juillet 2015, le quotidien Le Soleil titrait: La dégradation du lac Saint-Charles se poursuit. À ce moment, l'APPEL (depuis janvier 2020 AGIRO), l'organisme pour la protection du bassin versant du lac Saint-Charles, qui est rappelons-le, est le réservoir d'eau de la moitié de la population de la Ville de Québec, de toute L'Ancienne-Lorette et Saint-Augustin de Desmaures. L'alerte était lancée par cet organisme sans but lucratif mandaté par la Ville de Québec pour effectuer une surveillance des zones humides autour du lac Saint-Charles et de son bassin versant. Dès 2015, on constatait une dégradation rapide du lac. On réclamait à la Ville de Québec un plan d'intervention et de protection. Ce plan a été remis à plusieurs reprises. La Ville a le problème, mais l'application des correctifs ne dépend pas seulement d'elle et même peu d'elle. Le constat fait à ce moment ciblait le développement domiciliaire des municipalités en amont du lac, autour de la rivière des Hurons entre autres, de la déforestation entraînant un lavage des sols amenant des contaminants et de la terre érodée. Une nouvelle donnée est survenue, lorsque la route 73/175 a été terminée en autoroute. En effet, le sel de déglaçage de l'autoroute qui répand des tonnes de sel, sel qui avec la pluie se déverse dans le bassin versant du lac. Il s'agit d'une énorme quantité annuellement. |
Hygiène à la maison et dans la ville au 19e siècle |
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Historique de l’hygiène personnelle dans la vallée du Saint-Laurent Il faut d’abord noter que pour connaître les us et coutumes des résidents de la vallée du Saint-Laurent au 18e et 19e siècle, il faut se référer à la documentation européenne. En effet, il y a très peu de documents écrits dans les archives de la Nouvelle-France jusqu’à la conquête. Au 18e siècle, la toilette personnelle se fait à sec. On n’utilise pas l’eau. À cette époque, les gens ont peur de l’eau. On croit qu’elle peut être nocive pour la santé, surtout si elle est chaude. L’eau chaude fait ouvrir les pores de peau et permettre ainsi de laisser entrer les miasmes causant les maladies. En plus, l’eau chaude a un effet sur les mœurs, l’énergie et la volonté, pensent-ils. Lorsqu’on se livrait à des ablutions partielles, on se limitait aux mains et au visage. Pour le reste du corps, ils se contentaient de changer de chemises le plus souvent possibles à condition qu’ils aient des rechanges. Imaginez ceux qui n’ont pas de rechange, dans quel état de crasse et d’odeurs, les vêtements et les personnes devaient être. Pour cacher les odeurs corporelles pour les biens nantis, on utilisait des parfums à base de produits d’animaux comme l’ambre gris qui est une concrétion intestinale du cachalot. On se parfumait autant sur le corps que sur les vêtements aux endroits stratégiques. Au cours de la deuxième moitié du 18e siècle, l’eau a été quelque peu réhabilitée. Mais pas pour le lavage, mais pour l’effet revigorant de l’eau froide. Quant à l’eau chaude, elle est toujours crainte. Le retour à la nature prôner entre autres par Jean-Jacques Rousseau fera disparaître peu à peu les parfums d’origine animale pour des parfums de fleurs, moins entêtants que les précédents. Au 18e siècle, dans la vallée du Saint-Laurent, on trouve que très rarement un meuble comme le lave-mains, ce qui aurait attesté une hygiène des mains et du visage. Les cuves, les bassins et les fontaines ne sont pas utiles pour connaître les coutumes hygiéniques de cette époque, ils peuvent être utilisés à bien d’autres fonctions. On commence à voir ces meubles de toilette, à partir des années 1820 et 1830, chez les élites bien sûr. Les influences anglaises ont permis l’ouverture à Québec et Montréal des bains publics dans le premier quart du 19e siècle. Le courant de pensée attribuait à l’eau des vertus curatives, surtout de l’eau de mer. Mais aussi de l’eau de pluie ou d’eau salée comme à l’hôtel des Sources à Varennes. Kamouraska avec ses eaux particulières était très recommandée par les médecins. Kamouraska est devenue une station balnéaire très réputée autour des années 1830. Même si dans ce premier quart du 19e siècle on était conscient des propriétés curatives de l’eau, comme en Europe, on assimilait la propreté à l’apparence et à la blancheur surtout du linge. Voici une citation de Phlippe-Aubert de Gaspé : «Les plus pauvres femmes lavent leurs planchers tous les samedis, et toute leur famille met du linge blanc au moins une fois par semaine. Je connais des femmes pauvres qui font coucher leurs enfants de jour, le samedi, pour laver leur seule et unique chemise.» Fait à remarquer, ici on ne parle que de laver le linge, mais pas les personnes La coiffure des hommes et des femmes était avec les cheveux longs, lâches sur les épaules ou noués en bourse à l’arrière de la tête. On les démêlait et les passait au peigne fin pour en extraire les poux que les têtes de toutes les conditions abritaient! Les soins dentaires étaient inexistants. Même le lavage des dents avec de l’eau était déconseillé parce que l’eau était néfaste pour les gencives. Les gens avaient tellement une mauvaise haleine, surtout que beaucoup mangeaient des oignons crus au petit-déjeuner. Voici ce qu’un visiteur disait à cette époque : « Les Français (les Canadiens français) de condition modeste dégagent parfois une si forte odeur que la personne qui les rencontre dans la rue et n’est pas habituée doit presque se boucher le nez. » Mais l’élite ne se préoccupait que de la blancheur des dents apparentes (délaissant complètement les autres dents ). Pour les rendre blanches on utilisait des produits très corrosifs et abrasifs comme, par exemple, la pierre ponce, la crème de tartre et le corail. Finalement, ce n’est qu’à partir des années 1850 qu’il y aura un changement de mentalité tant pour les qualités nettoyantes de l’eau que des bienfaits du lavage corporel avec des produits de toilette.
Sources :L'hygiène dans la vallée du St-Laurent, 1790-1835 et L'histoire nous le dira de Laurent Turcot |
Bâton avec une éponge utilisé par les Grecs et les Romains pour s'essuyer à la place du papier de toilette qu'on utilise de nos jours.
Toilettes utilisées par les Romains à Éphèse. Comme on peut le voir, il n'y a pas d'intimité. Cet endroit était en même temps pour traiter des affaires en plus de faire son affaire! Il paraît que le bâton montré précédemment servait à tous et il était peut-être trempé dans l'eau après chaque usage. On dit qu'à cette époque les hommes ainsi que les femmes ne portaient pas de sous-vêtements. À cette époque, les gens n'avaient pas peur d'avoir des maladies avec l'eau en se lavant. À part les bains publics, les gens n'avaient pas vraiment la possibilité de se laver. Il paraît qu'à Pompéi, on ne faisait pas que s'y baigner en public dans les bains mixtes. Ce type de toilettes sans intimité s'est continué, semble-t-il, au moins dans les casernes militaires jusqu'au 18e siècle. Les Vespasiennes à Paris depuis 1834 sont des endroits avec des urinoirs avec cloisons pour l'intimité. Évidemment seulement pour les hommes. |
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Bégosse représentée ici au Village acadien d'antan |
À cette époque des familles nombreuses ou pour les plus riches, avec une panoplie de domestiques, ça permettait d'avoir beaucoup de bras pour effectuer les tâches du quotidien. Il fallait souvent avoir des bras vigoureux, par exemple pour fendre le bois pour le feu. Comme le dit le site de l'Université McCord que je cite plus bas, le chauffage, l'éclairage et l'eau s'obtenaient aux prix de grands efforts. Mais la période artisanale tire à sa fin avec l'avènement de l'ère industrielle (au Canada le début de l'ère industrielle se situe aux environs de 1850). Donc de 1800 à 1850 et plus le mode artisanal continuait. Et cette révolution n'était accessible que dans les villes comme Toronto, Montréal et Québec. La raison est que ces villes ont un accès facile à un cours d'eau pour le transport de leurs produits. Mais revenons aux conditions hygiéniques. Au début du 19e siècle, l'eau devait être achetée à des porteurs d'eau (comme nous voyons ici. Notons que ces porteurs amenaient l'eau en cas d'incendie aussi.). Et par la suite transportée par des femmes ou des enfants. Dans ces conditions, de "rareté" de l'eau, les soins du corps n'étaient pas la principale utilisation de l'eau. D'ailleurs, cette eau qu'ils utilisaient était puisée dans la rivière Saint-Charles et dans le fleuve Saint-Laurent. Les égouts ou les caniveaux se déversaient surtout dans la rivière Saint-Charles, mais, aussi dans le fleuve. L'avantage avec le fleuve, c'est qu'il y avait une meilleure dilution étant donné le fort courant dans le fleuve. Tout dépend de l'endroit où l'eau est puisée. En 1842, le médecin hygiéniste A. Beaudry parle de la rivière Saint-Charles en ces termes: "... c’est comme un gigantesque égout à ciel ouvert et à marée basse, ça ressemble à une fosse d'aisances." Le texte qui suit est tiré du document suivant: Aperçu de la condition ouvrière à Québec (1896-1914), Paul Larocque, UQAR.
Les fosses d'aisances sont placées à l'extérieur de la maison (bécosses ou back house). En campagne, l'espace étant plus vaste, les fosses s'aisances à l'extérieur sont moins problématiques du point de vue des odeurs nauséabondes, mais, en ville, ça ne devait pas être la même chose. Il faut savoir que le pot de chambre pour les besoins naturels pendant la nuit a disparu progressivement au cours du début du 20e siècle... sauf pour les bébés. Le degré d'hygiène se résumait à la qualité des odeurs! Les odeurs corporelles étaient masquées par les vêtements ou pour les plus riches par des parfums. Chez les bourgeois vers 1800, le bain fait son apparition. On l'utilise une fois par mois et parfois par semaine. La croyance des gens de cette époque et sûrement à cause de la religion vis-à-vis des corps nus. On pense que le contact prolongé du corps avec de l'eau, surtout si elle est chaude, fragilise les organes et ouvre les pores de la peau laissant entrer les maladies. On préfère aux bains, les bains de pieds et la chaise à bidet pour les femmes. Pour les ablutions quotidiennes, on utilise le broc et le bassin. Le matin on se lave le visage et les mains, la toilette est faite pour la journée. Il faut inclure et lire: Le journal de l'hygiène:Montréal : Société d'hygiène de la province de Québec, [1884] Pour donner une idée des idées de ce temps concernant ce sujet: en 1884 on pensait à l'interdiction de manger de la viande de porc parce que selon les statistiques l'espérance de vie des juifs entre 1833 et 1841 était de 37 ans alors que chez les chrétiens de 26 ans. L'interdiction pour les juifs ne provenait pas de statistiques, mais de la religion, bien sûr aucun fondement scientifique ...comme pour les chrétiens d'ailleurs.
Dans les années1884, on s'interrogeait sur les bienfaits d'interdire la consommation de porc. Une étude, je ne sais pas si elle était vraiment scientifique, mais montrait que les maladies du porc pouvaient se transmettre à l'humain. On dit aussi que chez les juifs, ils observent , à cause de leur religion, une bien meilleure hygiène de vie.
On constate surtout à Montréal où la population croît et que la promiscuité augmente, les risques de maladies infectieuses augmentent aussi. Les autorités sanitaires réclamaient, vers 1884, des règlements du Gouvernement sur la santé. Ce qu'ils vont obtenir. Des normes sanitaires qui vont permettre de rendre, entre autres, la déclaration des maladies infectieuses obligatoires. Un bureau de santé, comme cela se fait aux É.-U. et en Europe dans le but d'avoir un portrait de la situation et des mesures sanitaires à faire. Création de la santé publiques au Québec finalement en 1888.
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Chaise à bidet, ici nous ne voyons pas le dossier |
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Lampe à bec de corbeau.
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Douce lumière et progrès du luminaire "Tout le confort du monde dans un rayon de lumière... Au 19e siècle, l'éclairage était un outil de socialisation. L'unique chandelle dans la cuisine de l'habitant, les quelques lampes à l'huile qui illuminaient le salon bourgeois : partout, la lumière réunissait les membres de la famille. Il n'était pas rare de voir des parents exiger d'un gendre, en guise de rente viagère, quelques livres de chandelles par année. La présence de la lumière dans le logis a été une source de préoccupation perpétuelle tout au long de ce siècle. Les recherches ont porté principalement sur le choix du combustible et l'efficacité des modes d'éclairage. Les chandelles de suif, faites de gras animal, et les lampes à huile de baleine ou de phoque présentaient certains défauts. On pouvait moucher une chandelle de suif jusqu'à 40 fois en une soirée! Les odeurs âcres produites par la combustion des corps gras appelaient, à elles seules, un changement de combustible. Ces deux types d'éclairage sont disparus vers le milieu du 19e siècle. Puis, la chandelle stéarique (faite de suif raffiné), la mèche de coton tressé et le kérosène (un dérivé du pétrole) font leur apparition. La lumière se fait plus généreuse, et dans les foyers s'installent la paix de l'esprit et... celle du nez! "
L'éclairage des rues des villes.En 1818, la législature du Québec établit une patrouille de nuit pour assurer la sécurité des citoyens et permettre la fixation des flambeaux d'éclairage et les lampes à l'huile de charbon aux endroits les plus appropriés. En plus de rendre ces services, la patrouille devait chanter pendant le parcours. (Je n'ai pas trouvé la partition et les paroles de leurs chansons!! Peut-être était-ce: il est 8h00 et tout va bien...etc.?). Ces patrouilleurs armés de bâtons avaient le pouvoir de donner des amandes dont ils recevaient un pourcentage, c'était probablement la première force policière. Les tenanciers de bars étaient obligés d'avoir une lampe allumée à la porte de leur établissement. Cette obligation leur faisait plaisir puisque ça permettait aux clients de bien voir où où était situé leur bar. Avant l'apparition des allumettes en 1840, l'allumage et les l'entretiens de lampes de rues étaient allumées au moyen de chandelles de suif ou d'huile de baleine. Les allumettes n'ont pas été très utiles parce qu'à cette période, elles étaient trop faciles à prendre feu. Le simple frottement de deux allumettes lors de la marche d'un employé prenait feu dans la poche de celui-ci. Alors il est évident qu'on a choisi de revenir à l'ancienne méthode. Jusqu'à ce que l'éclairage au gaz arrive, en 1849. Entre 1830 et 1849, compte tenu des problèmes avec les allumettes, la ville a constitué une brigade d'allumeurs et d'entretien des lampes à l'huile. Cette brigade disposait d'une grande perche avec, au bout, un bruleur. Ils faisaient le tour de leur circuit avec de petites échelles pour accéder au réservoir pour en faire l'entretien. Avec l'arrivée du gaz en 1849, cette procédure s'est continuée, mais avec moins de risques. L'éclairage au gaz offrait plus d'avantages: un éclairage plus lumineux et ne faisant pas de fumée ou n'était pas visible. Je pense que les becs de gaz étaient beaucoup plus facile à contrôler et leur entretien plus facile. Il est possible que pour le personnel, plus facile à opérer sauf, quand il devait en faire l'entretien. Mais, un entretien, j'imagine, plus simple puisqu'il n'y a pas de réservoir à ce niveau et pas de saleté. ( mais, ne provient pas de mes lectures, mais de mes déductions)
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Première ampoule électrique 1890-1920
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Froid dehors, chaud dedansSeptembre venu, lutter contre le froid devenait la première préoccupation de la maisonnée. Les Canadiens anglais sont longtemps restés fidèles à l'âtre, avec ses flammes offertes à l'œil et ses bûches savamment disposées. Or, le poêle à bois était quatre fois plus efficace que le feu ouvert de l'âtre! Avec sa chaleur irradiante, et parfois même suffocante, il a gagné la faveur des Canadiens français assez tôt au 18e siècle. À compter des années 1800, quand tous se sont ralliés à l'efficacité incomparable du poêle, la maison elle-même fut transformée. Grâce au tuyau, la diffusion de la chaleur a permis de compartimenter les espaces du logis. La maison standardisée et des réseaux bien installés La maison telle qu'on la connaît depuis les années 1950, avec prises de courant dans chaque pièce, salle de bain complète et chauffage central, demeure un legs de l'époque victorienne, le 19e siècle ayant servi d'incubateur aux progrès du 20e siècle. La plupart des innovations domestiques sont apparues à l'ère industrielle. On mécanise les outils de travail à l'usine! Pourquoi ne pas en faire autant dans la cuisine! On rationalise les tâches de l'ouvrier! Appliquons ces principes à la ménagère! À Montréal et dans les villes nord-américaines, on veut libérer la maîtresse de maison des lourdes tâches domestiques. Le confort, c'était l'efficacité au quotidien. Source:Froid dehors, chaud dedans |
Poêle à bois à trois ponts BANQ: P728,S1,D1,P05_13
Note de ma part: probablement un poêle au charbon si on regarde le peu d'espace pour le chargement |