Page d'accueil Conditions sanitaires 1800-1915  

Pont de l'aqueduc au-dessus de la rivière St-Charles 1895
BNQ: P598,D18,P8


Cette photo montre ce pont pour l'aqueduc en 2014. Il est pareil sauf l'environnement.
ma photo 18 mai 2014

En 1893, un règlement municipal vise à éliminer progressivement les fosses d’aisances peu hermétiques, souvent construites au-dessus des boîtes à fumier, pour introduire les toilettes à eau courante partout où le réseau d’aqueduc est installé. En 1885, on installe un tuyau de 30 pouces de diamètre (75 cm) pour alimenter en eau courante la ville. Auparavant, cette fonction était assurée par des « porteurs d’eau ». Ces porteurs d'eau puisaient l'eau le plus souvent à la rivière Saint-Charles même si les recommandations des autorités sanitaires que l'eau du fleuve Saint-Laurent était de meilleure qualité. On prétendait que le courant dans le fleuve était plus fort et que la quantité d'eau de celui-ci permettaient une meilleure dilution des produits nocifs.

Les eaux d'égout, que sept ou huit tuyaux déversent dans la rivière Saint-Charles, ne sont pas épurées  et la rivière, de faible débit, dégage une odeur repoussante, surtout à marée basse. Elle alimente pourtant l'aqueduc en "eau potable" et c'est en vain qu'hygiénistes et ingénieurs réclameront un système de filtrations.


Pour alimenter en eau la ville de Québec, il faut amener l'eau du lac Saint-Charles à la Basse-Ville et jusqu'à la Haute-Ville de Québec. En 1850, on construit un aqueduc pour se rendre à la ville basse et haute. Un des obstacles importants qu'on rencontre alors, c'est la traversée de la rivière Saint-Charles. On décide de faire traverser le tuyau d'amenée sous la rivière. Mais on se rend rapidement compte des problèmes que ça pose lors d'un bris. En 1873, on construit un pont en bois pour soutenir le tuyau, mais, avec les glaces pendant l'hiver, force est de constater que la construction est fragile. En 1883, on construit le pont tubulaire d'acier que l'on voit encore de nos jours. (Les deux photos précédentes en 1895 et en 2014.)  

source: Société historique de Québec

Au début du 20e siècle, on entreprend la construction d’un réservoir d’eau potable pour la ville de Québec en utilisant le Lac Saint-Charles mais ce n’est qu’en 1934 que l’on construit un premier barrage pour hausser le niveau du lac.

Porteur d'eau 1865
Approvisionnement en eau des gens de la Haute-Ville par des porteurs d'eau en 1865. Généralement, on puisait l'eau dans la rivière-Saint-Charles ou au fleuve, une eau souvent impropre à la consommation humaine.
Photo de Louis-Prudent Vallée tirée du livre "Québec Ville éternelle" page 71


Château d'eau de Québec 1898
BNQ: P585,D15,P05


Château d'eau de Québec 1930
BNQ: P546,D6,P039

À Québec, la rue de l’Aqueduc est tracée lors de la construction du tuyau de 30 pouces (75 cm) de diamètre, entre 1850 et 1858. C’est le maire Belleau de Québec qui en est responsable.



Côte de l'aqueduc 1900
BNQ: P585,D14,P6

La victoire sur les épidémies freine la mortalité pendant une douzaine d’années (la dernière en 1854). Avec les difficultés économiques et la dégradation générale des conditions de vie qui s’ensuit, toutefois, la mortalité tend à augmenter à partir de 1867 jusqu’à la fin du siècle. L’aggravation de la situation tient d’abord aux problèmes d’hygiène publique, laquelle s’améliore peu malgré les règlements édictés par le conseil de ville depuis 1842 (élimination des ordures, dépotoirs, animaux domestiques, construction et entretien des fosses d’aisances. etc.)

Voyant cette situation déplorable qui perdure, le gouvernement provincial dépêche le médecin hygiéniste A. Beaudry, à Québec, pour évaluer la situation. Il constate l’absence de collecte des ordures, l’état déplorable du système d’égouts.

La rivière Saint-Charles est présentée comme un gigantesque égout à ciel ouvert, ses berges à marée basse ressemblent à des fosses d’aisances.

Ce n’est que dans le premier quart du XXe siècle que les autorités médicales, provinciales et municipales mettront en place des structures permettant l’amélioration des conditions sanitaires.

"Québec ville et capitale " Par : Serge Courville, Robert Caron
page 232 et suivantes

Dans la basse-ville de Québec, au cours du 19e siècle, l'industrie de la chaussure était très florissante. En effet, les bas salaires demandés par les travailleurs et l'absence presque totale de réglementation pour la santé et la sécurité du travail faisaient en sorte que les employeurs avaient, le beau jeu.

La prolifération de ces entreprises manufacturières avait un impact sur la qualité de vie non seulement sur les conditions économiques, mais aussi sur les conditions sanitaires des habitants de la basse-ville.

Sur cette carte de la paroisse Jacques-Cartier de 1870, on dénombre 12 tanneries et 2 manufactures de chaussures dans le quadrilatère borné au Sud, par la rue Arago Est, à l'Est par la rue Dorchester, à l'Ouest par la rue Saint-Ours, aujourd'hui, c'est le boulevard Langelier, et au Nord par la rivière Saint-Charles.


Industries de la chaussure dans St-Roch en 1928
Photo de T.J. Lebel 1928 prise sur Internet

On peut constater la densité des édifices dont plusieurs ont des châteaux d'eau contre les incendies. Comme on peut le voir sur la carte qui suit, les manufactures de chaussures et les tanneries dominent à cette époque dans le quartier Saint-Roch. Ici la vue sur la paroisse de Jacques-Cartier.

Sur la photo, on distingue une manufacture de chaussures A.E. Marois. Elle se situe aux environs du coin Dorchester et Saint-Vallier Est. On remarquera l'affichage en anglais bien que le nom de la compagnie soit tout à fait francophone.

(sur cette carte les tanneries sont en bleu et les manufactures en rouge)

Version agrandie de ce plan

Un nombre aussi élevé de tanneries dans un secteur aussi restreint, un périmètre d'environ 2,15 km, et avec une évacuation des eaux usées déficiente, voire absente, selon la période regardée, ne pouvait qu'engendrer des problèmes sanitaires. Sans mentionner, les nombreux problèmes de santé reliés à l'utilisation des produits de tannage tant pour la santé des travailleurs que pour les rejets dans l'environnement, entre autres le chrome. Quant à l'utilisation du chrome, il faut dire que de 1850 à 1908, on utilisait de l'écorce de chêne pour le tannage. Ce n'est qu'à compter de 1908 que deux tanneries de Québec ont commencé à utiliser le chrome soit , la tannerie de Nazaire Fortier et les tanneries de la famille Borne. Cela a réduit l'impact sur la pollution de la Basse-Vlle.

En plus des conditions sanitaires affectées par la qualité de l'eau, il y a aussi la piètre qualité de l'air. On peut en avoir un aperçu sur la photo qui suit montrant le quartier Saint-Roch en 1880. On remarquera le nuage de fumée pas très haut au-dessus des habitations.

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Quartier St-Roch en 1880 et ses fumées
BANQ: P1000,S4,D60,P16

Note sur cette photo: On peut voir sur la photo originale et par les informations fournies par l'auteur L.P. Vallée que la photo est prise à partir de "Mount Pleasant", il semble que ce soit le nom d'une partie du quartier Montcalm au 19e siècle. Ici, visiblement la photo est prise de ce qui est le haut de la côte de l'Aqueduc où maintenant, le parc Lucien Borne.


agrandissement de la partie centrale afin de mieux voir le brouillard sur le quartier
Tiré de la photo précédente
BANQ: P1000,S4,D60,P16 photosphop modificati

Avant la construction de l'hôpital de la Marine, on avait construit sommairement, en 1820, un hôpital pour les immigrants à l'endroit où est actuellement l'église St-Jean-Baptiste. Cet hôpital avait de très mauvaises conditions hygiéniques, les égouts étaient rudimentaires. Les médecins de la garnison soignaient gratuitement les immigrants malades. En 1823, elle fut reconnue par l'Assemblée et de 1824 à 1832 plusieurs sommes y furent consacrées. Le Dr Painchaud qui assurait les soins aux malades avait fait construire une annexe pour pratiquer ses autopsies, mais cela causait des odeurs et des conditions hygiéniques dont les habitants du quartier se sont plaints. L'hôpital fut fermé et les malades sont dirigés à l'hôpital de la Marine. Le bâtiment a servi de résidence pour les pauvres et le milieu était tellement infecté que les locataires ont attrapé le typhus. Un incendie est venu détruire et purifier le tout, le 4 mars 1837.  


Hôpital de la marine 1900
BNQ: P560,S1,P238

Note sur la légende de la photo: La BANQ titre cette photo Hôpital de la Marine, mais, en l'année 1900, il s'agit depuis 1892 de l'Hospice Saint-Charles acheté en cette année par les Soeurs-du-Bon-Pasteur et jusqu'après la 2e guerre mondiale. Il devient l'hôpital des anciens combattants jusqu'en 1954.

Avant 1832, date de l'ouverture de l'ile de la quarantaine à Grosse-Île, les immigrants malades arrivaient directement à cet hôpital, ce qui causait des problèmes de contagion. Cependant, à cette époque, on ne connaissait pas les conséquences de la promiscuité entre les gens malades et la population saine.


Vue de Grosse-Ile en 1895
BNQ: P585,D17,P2


Petit village d'entrée de Grosse-Ile en 1900
BANQ: P560,S1,P0000077 photo Jules-Ernest Livernois

Petit village d'entrée de Grosse-Ile en 1900, vue de l'île.
BANQ: P560,S1,P0000075 photo Jules-Ernest Livernois

Site de Grosse-ïle, Parc Canada

C’est avec l’arrivée de l’ère industrielle et, conséquemment, de l’augmentation de la population dans les villes que graduellement les conditions sanitaires reliées à l’eau et aux déchets humains se sont détériorées. 

Le retard à mettre en branle des moyens efficaces pour lutter contre les maladies causées par les conditions sanitaires déficientes provient en partie par la lutte entre deux théories sur la cause des maladies. Ces théories, l’infectionnisme ou le miasmatisme et le contagionisme se sont opposés et on fait naître de grandes discussions sur les moyens à prendre pour faire en sorte que l'eau soit potable.

Le miasmatisme était la théorie selon laquelle certaines maladies comme le choléra, la chlamydiose et la peste noire étaient causées par le miasme ou le mauvais air. C'est d'ailleurs dans cette idée que lors d'épidémie de choléra à Québec on a tiré du canon pour changer l'air de la ville, sans résultat bien sûr!

Le contagionisme est celui qui fait référence à la présence de microbes qui viennent infecter les gens en contaminant entre autres l'eau.

Les maladies associées à l'eau contaminée sont : la diphtérie, la dysenterie, la fièvre typhoïde et d’autres maladies du système digestif.

Les autorités municipales de Québec ont commencé à s’occuper de ce problème et ont agi en planifiant et faisant construire un réseau d’aqueduc et d’égouts à partir de 1853 jusqu’en 1914. Cependant, les autorités municipales de Québec ne sont pas pires que celles des autres villes du monde comme en fait foi cet extrait d'un texte sur la situation à Londres en 1830.

Les Londoniens se plaignent de trouver dans l'eau des « sangsues », des « animalcules sautant qui ressemblaient à des crevettes », « une crème huileuse », un « dépôt noir et fétide », etc. Dès 1827, l'affaire avait été portée sur la place publique, à la suite de révélations faites par l'un des directeurs de compagnies privées. Il y eut des meetings, des pétitions et la Chambre des communes fut contrainte de charger une commission d'enquêter. L'enquête révéla que la compagnie de la « Grande Jonction » prenait l'eau dans la Tamise, en face de l'endroit où débouchait un des égouts les plus importants de Londres, que le réservoir de la compagnie de New River contenait huit pieds de vase parce qu'il n'avait pas été nettoyé depuis cent ans, que l'aqueduc de Middleton, négligé depuis deux cents ans, était devenu un fossé dans lequel se déversaient les eaux usées des villages qu'il traversait.

Nourrisson et la santé

Au début du 20e siècle, le taux de mortalité infantile à Montréal est supérieur à celui de toutes les grandes villes occidentales. En 1900 à Montréal, un enfant sur quatre meurt avant d'avoir un an. (En 1999, la mortalité infantile touche un enfant sur... 185 !) Cette mortalité frappe plus durement les quartiers pauvres où les enfants habitent dans des logements souvent malsains, mal aérés, surpeuplés, sombres. Plusieurs jeunes vivent ainsi le décès d'un petit frère, d'une petite sœur, ou même de plusieurs frères et sœurs." (extrait de Nourrissons, nutrition et santé au 20e siècle à Montréal, Musée McCord)

En plus de l'eau potable contaminée, le lait donné aux nourrissons est souvent contaminé, surtout dans les quartiers pauvres. Le lait avant 1914 à Montréal n'était pas pasteurisé donc pouvait contenir des bactéries nocives, voire mortelles pour les nourrissons. À partir de 1914, seulement, le quart du lait est pasteurisé à Montréal. Par la suite, en 1926, une loi provinciale a rendu obligatoire la pasteurisation du lait. On peut supposer que la Ville de Québec s'est conformée à cette loi par la création de l'organisation des "Gouttes de lait".

À Québec, la première "Goutte de lait" est celle du Bon-Pasteur de 1905 à 1908. D'ailleurs, ce sont les soeurs du Bon-Pasteur qui s'occupaient des "filles-mères" et de l'adoption des enfants illégitimes. Il semble que de 1908 à 1915 ce service n'ait pas existé, mais le réseau des "Gouttes de lait" s'est étendu à partir de 1915. Puisqu'il s'agissait d'organisations bénévoles, la période d'existence de ces "Gouttes de lait" a été très variable, certaines pendant plus de 50 ans.

En plus, afin de procurer du lait "pur", les "Gouttes de lait" jouaient un rôle d'éducation auprès des mères concernant la nourriture et les soins à apporter aux bébés. Il y avait un service d'infirmières qui, dans certains cas, pouvaient faire des visites à domicile.

 


Incendie, quartier St-Roch en 1899
BNQ: P585,D3,P8


Hôpital Robert-Giffard qui s'appelait Quebec lunatic asilum entre 1860 et 1880
BANQ:P155,S1,SS2,D8

Cet hôpital psychiatrique fut fondé en 1845 par les docteurs James Douglas, Joseph Morrin et Charles-Jacques Frémont. Ces trois médecins en étaient les propriétaires, bien que les fonds nécessaires à son fonctionnement venaient essentiellement du gouvernement. À l'époque, il se nommait l'Asile provisoire de Beauport, et était installé dans le manoir du premier médecin de la colonie, le Seigneur Robert Giffard. Il s'agissait du premier hôpital destiné uniquement aux malades mentaux dans la province. En 1850, l'asile se nomme désormais Quebec Lunatic Asylum, mais la plupart des gens continuent à le nommer Asile de Beauport. Puis, en 1865, son nom change de nouveau et devient l'Asile des aliénés de Québec. Un an plus tôt, l'asile a été agrandi et peut, depuis lors, recevoir 900 patients. En 1893, les Sœurs de la Charité de Québec en prennent possession et le mettent sous la protection de l'archange Saint-Michel. Ainsi, en 1912, il devient l'Asile Saint-Michel-Archange puis, en 1914, ou 1923 selon certaines sources, l'Hôpital Saint-Michel-Archange. En 1904-1905 et en 1910-1912, on effectue des travaux d'agrandissement. En 1915, une école des infirmières est établie par sœur Saint-Calixte. En 1924, l'hôpital est affilié à l'Université Laval.


Salle commune pour les malades, Hôtel-Dieu de Québec 1925
BNQ: P560,S2,D2,P122001_14

À la lecture de textes décrivant les conditions sanitaires prévalant au cours du 19e siècle à Québec, on réalise qu'à cette époque les citoyens de Québec étaient à des années lumières de dire que leur ville était un endroit agréable où vivre.

En effet, c'était une ville dangereuse tant pour les risques de mortalité par les maladies contagieuses que par les risques d'incendie. Une grande partie de ces deux dangers provient de l'absence de structure de gestion des eaux de surface, de l'alimentation en eau ainsi que des eaux usées.

Il faut dire que la topographie de la ville avec sa haute et sa basse-ville est particulièrement problématique surtout à la fonte des neiges. Au cours du XIXe siècle, la population de la ville et surtout de la basse-ville a beaucoup augmentée et le développement de quartier comme Saint-Roch s'est fait sans planification.

Cette absence de planification alliée au peu d'intérêt pour la gestion des eaux, à cette époque a fait en sorte que les canalisations, à ciel ouvert étaient souvent inadéquates.

Les eaux de surface étaient la plupart du temps mal canalisées et souvent, là où il y avait une canalisation celle-ci était bouchée par du gravier ou toutes sortes d'immondices.

La population de Québec réagira à la généralisation des problèmes de la ville et de l’insalubrité. Plusieurs plaintes de citadins ont été répertoriées lors des recherches en archives. Les premières datent de 1809 et proviennent de pétitionnaires du faubourg Saint-Roch. Ceux-ci se plaignent des eaux usées du faubourg Saint-Jean qui s’écoulent continuellement dans les rues de leur quartier. Ils critiquent également le manque d’entretien de la voie principale et le mauvais état des canaux et des drains qui se bouchent constamment causant ainsi des mares d’eau stagnante, des inondations dans les caves et les cours des maisons, en plus de laisser croupir un peu partout des déchets et des immondices. Les problèmes de drainage peuvent aussi être occasionnés par « la déclivité du terrain et [le] tracé irrégulier des rues.


AVQ. Extrait du Rapport de la Commission nommée par l’Assemblée médicale à Québec, 10 décembre 1865, QP1-4/63-3 bobine 3884, item 743.

Gestion de l’eau en milieu urbain :

Trente-neuf autres citadins critiquent, également en août 1849, le fait que le grand canal recevant les eaux usées des tanneries de la rue Saint-Vallier soit continuellement encombré et qu’à cause de cela, les caves des habitations se trouvent fréquemment inondées d’une eau corrompue et dangereuse. Ces derniers estiment qu’il devient de plus en plus nécessaire de « canaliser la ville d’une manière complète et scientifique » selon les connaissances en ingénierie de l’époque et à l’aide de techniques mécaniques. (page 28)

Au milieu des années 1800, lors de la crise du choléra de 1849, le docteur S. Lachapelle déclare: « notre mortalité (celle de la ville de Québec) excessive dans toute notre province est due à l’insuffisance des moyens hygiéniques employés pour lutter contre cet ennemi commun qu’on appelle les maladies contagieuses ».

En effet, le taux de mortalité entre 1851 et 1861 est de 33 pour 1 000 à Québec, 22/1 000 ailleurs au Québec et dans le Saguenay, région en développement 15/1 000.

À partir du milieu des années 1800 jusqu'en 1914, les autorités municipales ont investi dans la construction d'un réseau d'adduction d'eau et d'égouts pour assainir la ville. La construction d'aqueducs s'est faite en plusieurs étapes en partant d'un tuyau principal de 18 pouces (46 cm), puis de 30 pouces (75 cm) et finalement de 40 pouces (101 cm). La topographie de la ville créait beaucoup de problèmes pour l'alimentation en eau, en particulier pour les points les plus hauts de la ville, sur la Grande-Allée.

Pendant les premières années, avec le tuyau de 18 pouces, les gens de la Haute-ville n'étaient alimentés que quelques heures par jour en eau courante alors que ceux de Saint-Roch, l'étaient presque tout le temps.

C'est en ajoutant des tuyaux de plus en plus gros que ce problème a été finalement résolu.

De l'autre côté, l'élimination des eaux usées s'est fait par des canalisations qui se déversaient dans la rivière Saint-Charles. Avec la construction d'égouts collecteurs, l'élimination souterraine tant des eaux de surface que des eaux usées provenant des foyers que des usines se faisait de façon efficace.

Cependant, le faible débit de la rivière Saint-Charles ne parvenait pas à évacuer ses eaux polluées. Il en résulte ainsi des problèmes sanitaires provenant de la rivière elle-même.

Il est étonnant de noter que bien que la chloration de l'eau potable de la ville de Québec se fait depuis 1921 et un filtre en 1931, la ville n'aura une usine de filtration qu'en 1969! Des problèmes économiques sont, bien sûr, à la base de ce retard de 55 ans sur Montréal. Mais étrangement, l'Église catholique en est en partie responsable. En effet:

L’Église prône une vision particulière de l’eau pure, sacrée, qui ne peut être altérée. À son avis, l’eau est par elle-même en mesure de diluer les rejets qui y sont déversés.
L'Église est responsable de la santé et du bien-être des citoyens jusqu'en 1921, année de l'entrée en vigueur de la Loi sur l'assistance publique.

Un mot de l'état du lac St-Charles, en 2018.

En juillet 2015, le quotidien Le Soleil titrait: La dégradation du lac Saint-Charles se poursuit. À ce moment, l'APPEL (depuis janvier 2020 AGIRO), l'organisme pour la protection du bassin versant du lac Saint-Charles, qui est rappelons-le, est le réservoir d'eau de la moitié de la population de la Ville de Québec, de toute L'Ancienne-Lorette et Saint-Augustin de Desmaures. L'alerte était lancée par cet organisme sans but lucratif mandaté par la Ville de Québec pour effectuer une surveillance des zones humides autour du lac Saint-Charles et de son bassin versant. Dès 2015, on constatait une dégradation rapide du lac. On réclamait à la Ville de Québec un plan d'intervention et de protection. Ce plan a été remis à plusieurs reprises. La Ville a le problème, mais l'application des correctifs ne dépend pas seulement d'elle et même peu d'elle. 

Le constat fait à ce moment ciblait le développement domiciliaire des municipalités en amont du lac, autour de la rivière des Hurons entre autres, de la déforestation entraînant un lavage des sols amenant des contaminants et de la terre érodée. Une nouvelle donnée est survenue, lorsque la route 73/175 a été terminée en autoroute. En effet, le sel de déglaçage de l'autoroute qui répand des tonnes de sel, sel qui avec la pluie se déverse dans le bassin versant du lac. Il s'agit d'une énorme quantité annuellement.


  Hygiène à la maison et dans la ville au 19e siècle  


Peinture d'une femme au bidet au 19e siècle. Comme on peut le voir le meuble a la forme d'un petit cheval d'où son surnom de l'époque le "Petit cheval"
Peinture de Louis-Léopold Boilly (1761-1845)


Cabinet de toilette époque Victorienne 19e siècle

Historique de l’hygiène personnelle dans la vallée du Saint-Laurent

Il faut d’abord noter que pour connaître les us et coutumes des résidents de la vallée du Saint-Laurent au 18e et 19e siècle, il faut se référer à la documentation européenne. En effet, il y a très peu de documents écrits dans les archives de la Nouvelle-France jusqu’à la conquête.

Au 18e siècle, la toilette personnelle se fait à sec. On n’utilise pas l’eau. À cette époque, les gens ont peur de l’eau. On croit qu’elle peut être nocive pour la santé, surtout si elle est chaude. L’eau chaude fait ouvrir les pores de peau et permettre ainsi de laisser entrer les miasmes causant les maladies. En plus, l’eau chaude a un effet sur les mœurs, l’énergie et la volonté, pensent-ils. Lorsqu’on se livrait à des ablutions partielles, on se limitait aux mains et au visage. Pour le reste du corps, ils se contentaient de changer de chemises le plus souvent possibles à condition qu’ils aient des rechanges. Imaginez ceux qui n’ont pas de rechange, dans quel état de crasse et d’odeurs, les vêtements et les personnes devaient être.

Pour cacher les odeurs corporelles pour les biens nantis, on utilisait des parfums à base de produits d’animaux comme l’ambre gris qui est une concrétion intestinale du cachalot. On se parfumait autant sur le corps que sur les vêtements aux endroits stratégiques.

Au cours de la deuxième moitié du 18e siècle, l’eau a été quelque peu réhabilitée. Mais pas pour le lavage, mais pour l’effet revigorant de l’eau froide. Quant à l’eau chaude, elle est toujours crainte. Le retour à la nature prôner entre autres par Jean-Jacques Rousseau fera disparaître peu à peu les parfums d’origine animale pour des parfums de fleurs, moins entêtants que les précédents.

Au 18e siècle, dans la vallée du Saint-Laurent, on trouve que très rarement un meuble comme le lave-mains, ce qui aurait attesté une hygiène des mains et du visage. Les cuves, les bassins et les fontaines ne sont pas utiles pour connaître les coutumes hygiéniques de cette époque, ils peuvent être utilisés à bien d’autres fonctions.

On commence à voir ces meubles de toilette, à partir des années 1820 et 1830, chez les élites bien sûr.
Les savons, dans la première moitié du 19e siècle, n’étaient utilisés que pour la lessive. Il faudra attendre la deuxième moitié pour que les savons à mains soient utilisés pour la toilette.

Les influences anglaises ont permis l’ouverture à Québec et Montréal des bains publics dans le premier quart du 19e siècle. Le courant de pensée attribuait à l’eau des vertus curatives, surtout de l’eau de mer. Mais aussi de l’eau de pluie ou d’eau salée comme à l’hôtel des Sources à Varennes. Kamouraska avec ses eaux particulières était très recommandée par les médecins. Kamouraska est devenue une station balnéaire très réputée autour des années 1830. Même si dans ce premier quart du 19e siècle on était conscient des propriétés curatives de l’eau, comme en Europe, on assimilait la propreté à l’apparence et à la blancheur surtout du linge. Voici une citation de Phlippe-Aubert de Gaspé :

«Les plus pauvres femmes lavent leurs planchers tous les samedis, et toute leur famille met du linge blanc au moins une fois par semaine. Je connais des femmes pauvres qui font coucher leurs enfants de jour, le samedi, pour laver leur seule et unique chemise.»

Fait à remarquer, ici on ne parle que de laver le linge, mais pas les personnes
Même si la mode était au visage rasé jusqu’au milieu du 18e siècle, bien peu d’hommes avaient les instruments pour s’acquitter de cette tâche. Les fonctionnaires, les membres de professions libérales, quelques artisans et journaliers avaient les moyens de se payer le barbier. Au premier tiers du 19e siècle, les gens les plus riches avaient toute une panoplie d’accessoires facilitant le rasage. Mais les moins fortunés louaient le rasoir au barbier ou encore utilisaient leur couteau de poche.

La coiffure  des hommes et des femmes était avec les cheveux longs, lâches sur les épaules ou noués en bourse à l’arrière de la tête. On les démêlait et les passait au peigne fin pour en extraire les poux que les têtes de toutes les conditions abritaient!

Les soins dentaires étaient inexistants. Même le lavage des dents avec de l’eau était déconseillé parce que l’eau était néfaste pour les gencives. Les gens avaient tellement une mauvaise haleine, surtout que beaucoup mangeaient des oignons crus au petit-déjeuner. Voici ce qu’un visiteur disait à cette époque :

« Les Français (les Canadiens français) de condition modeste dégagent parfois une si forte odeur que la personne qui les rencontre dans la rue et n’est pas habituée doit presque se boucher le nez. »

Mais l’élite ne se préoccupait que de la blancheur des dents apparentes (délaissant complètement les autres dents ). Pour les rendre blanches on utilisait des produits très corrosifs et abrasifs comme, par exemple, la pierre ponce, la crème de tartre et le corail.

Finalement, ce n’est qu’à partir des années 1850 qu’il y aura un changement de mentalité tant pour les qualités nettoyantes de l’eau que des bienfaits du lavage corporel avec des produits de toilette.

Sources :L'hygiène dans la vallée du St-Laurent, 1790-1835 et L'histoire nous le dira de Laurent Turcot


Chaise de toilette dans les appartements de Marie-Antoinette à Versailles. 18e siècle

Bâton avec une éponge utilisé par les Grecs et les Romains pour s'essuyer à la place du papier de toilette qu'on utilise de nos jours.


Ce sont les toilettes vespasiennes. Du nom de l'Empereur romain qui a fait construire le site d'Éphèse
Ma photo de 2018, voyage en Gréce et cette incursion en Turquie.

Toilettes utilisées par les Romains à Éphèse. Comme on peut le voir, il n'y a pas d'intimité. Cet endroit était en même temps pour traiter des affaires en plus de faire son affaire! Il paraît que le bâton montré précédemment servait à tous et il était peut-être trempé dans l'eau après chaque usage. On dit qu'à cette époque les hommes ainsi que les femmes ne portaient pas de sous-vêtements. À cette époque, les gens n'avaient pas peur d'avoir des maladies avec l'eau en se lavant. À part les bains publics, les gens n'avaient pas vraiment la possibilité de se laver. Il paraît qu'à Pompéi, on ne faisait pas que s'y baigner en public dans les bains mixtes.

Ce type de toilettes sans intimité s'est continué, semble-t-il, au moins dans les casernes militaires jusqu'au 18e siècle. 

Les Vespasiennes à Paris depuis 1834 sont des endroits avec des urinoirs avec cloisons pour l'intimité. Évidemment seulement pour les hommes.

Porteur d'eau 1865
Approvisionnement en eau des gens de la Haute-ville par des porteurs d'eau en 1865. Généralement, on puisait l'eau dans la rivière-St-Charles ou au fleuve, une eau souvent impropre à la consommation humaine.
Photo de Louis-Prudent Vallée tirée du livre "Québec Ville éternelle" page 71


Bégosse représentée ici au Village acadien d'antan

À cette époque des familles nombreuses ou pour les plus riches, avec une panoplie de domestiques, ça permettait d'avoir beaucoup de bras pour effectuer les tâches du quotidien. Il fallait souvent avoir des bras vigoureux, par exemple pour fendre le bois pour le feu.

Comme le dit le site de l'Université McCord que je cite plus bas, le chauffage, l'éclairage et l'eau s'obtenaient aux prix de grands efforts. Mais la période artisanale tire à sa fin avec l'avènement de l'ère industrielle (au Canada le début de l'ère industrielle se situe aux environs de 1850). Donc de 1800 à 1850 et plus le mode artisanal continuait. Et cette révolution n'était accessible que dans les villes comme Toronto, Montréal et Québec. La raison est que ces villes ont un accès facile à un cours d'eau pour le transport de leurs produits. Mais revenons aux conditions hygiéniques.

Au début du 19e siècle, l'eau devait être achetée à des porteurs d'eau (comme nous voyons ici. Notons que ces porteurs amenaient l'eau en cas d'incendie aussi.). Et par la suite transportée par des femmes ou des enfants. Dans ces conditions, de "rareté" de l'eau, les soins du corps n'étaient pas la principale utilisation de l'eau. D'ailleurs, cette eau qu'ils utilisaient était puisée dans la rivière Saint-Charles et dans le fleuve Saint-Laurent. Les égouts ou les caniveaux se déversaient surtout dans la rivière Saint-Charles, mais, aussi dans le fleuve. L'avantage avec le fleuve, c'est qu'il y avait une meilleure dilution étant donné le fort courant dans le fleuve. Tout dépend de l'endroit où l'eau est puisée. En 1842, le médecin hygiéniste A. Beaudry parle de la rivière Saint-Charles en ces termes: "... c’est comme un gigantesque égout à ciel ouvert et à marée basse, ça ressemble à une fosse d'aisances."

Le texte qui suit est tiré du document suivant: Aperçu de la condition ouvrière à Québec (1896-1914), Paul Larocque, UQAR.

Ces mesures pâlissent en regard des conditions hygiéniques déplorables qui subsistent. Le citoyen arrive mal à se départir de ses vidanges. La ville a bien aménagé un terrain à la Pointe-aux-Lièvres pour les recevoir, mais ce dépotoir, où l'on ne pratique pas l'incinération, est éloigné du centre de la ville et la population doit en outre y transporter elle-même ses rebuts. On comprend sa réticence: nombreux sont ceux qui attendent le passage de cultivateurs en quête d'engrais: d'autres profitent des travaux publics en cours pour déposer leurs vidanges dans des dénivellations où ils serviront de remblais. Cours, ruelles et trottoirs sont inondés par les purins qu'une imposante population chevaline renouvelle sans cesse. Les eaux d'égoûts, que sept ou huit tuyaux déversent dans la rivière Saint-Charles, ne sont pas épurées et la rivière, de faible débit, dégage une odeur repoussante, surtout à marée basse. Elle alimente pourtant l'aqueduc en "eau potable" et c'est en vain qu'hygiénistes et ingénieurs réclameront un système de filtration. Aucun service d'inspection ne vérifie la qualité des produits alimentaires et avant 1909, aucune loi n'oblige les industriels à réduire la densité de l'acide carbonique et du noir de fumée qui émanent des cheminées de leurs fabriques.

Les fosses d'aisances sont placées à l'extérieur de la maison (bécosses ou back house). En campagne, l'espace étant plus vaste, les fosses s'aisances à l'extérieur sont moins problématiques du point de vue des odeurs nauséabondes, mais, en ville, ça ne devait pas être la même chose. Il faut savoir que le pot de chambre pour les besoins naturels pendant la nuit a disparu progressivement au cours du début du 20e siècle... sauf pour les bébés.

Le degré d'hygiène se résumait à la qualité des odeurs! Les odeurs corporelles étaient masquées par les vêtements ou pour les plus riches par des parfums.

Chez les bourgeois vers 1800, le bain fait son apparition. On l'utilise une fois par mois et parfois par semaine. La croyance des gens de cette époque et sûrement à cause de la religion vis-à-vis des corps nus. On pense que le contact prolongé du corps avec de l'eau, surtout si elle est chaude, fragilise les organes et ouvre les pores de la peau laissant entrer les maladies. 

On préfère aux bains, les bains de pieds et la chaise à bidet pour les femmes. Pour les ablutions quotidiennes, on utilise le broc et le bassin. Le matin on se lave le visage et les mains, la toilette est faite pour la journée.

Il faut inclure et lire: Le journal de l'hygiène:Montréal : Société d'hygiène de la province de Québec, [1884]

Pour donner une idée des idées de ce temps concernant ce sujet: en 1884 on pensait à l'interdiction de manger de la viande de porc parce que selon les statistiques l'espérance de vie des juifs entre 1833 et 1841 était de 37 ans alors que chez les chrétiens de 26 ans. L'interdiction pour les juifs ne provenait pas de statistiques, mais de la religion, bien sûr aucun fondement scientifique ...comme pour les chrétiens d'ailleurs.

Bien sûr, c'est mon observation, ça ne tient pas compte du niveau socio-économique des groupes. Mais ça met en lumière les influences des religions. Parfois, les influences religieuses sont bénéfiques sans le savoir, mais souvent nuisibles. Mais, je ne jette pas la pierre à ces gens du passé, il est probable que sur d'autres sujets nous faisons de même, rien qu'à voir les complotistes, les platistes et les antitouts! 

Dans les années1884, on s'interrogeait sur les bienfaits d'interdire la consommation de porc. Une étude, je ne sais pas si elle était vraiment scientifique, mais montrait que les maladies du porc pouvaient se transmettre à l'humain. On dit aussi que chez les juifs, ils observent , à cause de leur religion, une bien meilleure hygiène de vie.

Je ne suis pas certain qu'à cette époque tous les facteurs soient pris en compte (oups mon observation éditoriale. Mais comme réflexion personnelle, je dirais que les médecins de cette époque agissaient consciencieusement compte tenu des connaissances qu'ils avaient et aussi, il faut bien le dire des préjugés de l'époque. Comme nous le faisons aujourd'hui. On pense...et peut-être pas si faux que le fait qu'en ne mangeant pas de viande de porc, les Juifs, s'évitent des maladies infectieuses. Mais actuellement (Janv. 2021) , il semble qu'un groupe d'ultra conservateur juif met en danger toute sa population en ne suivant pas les règles sanitaires pour des raisons religieuses.

On constate surtout à Montréal où la population croît et que la promiscuité augmente, les risques de maladies infectieuses augmentent aussi. Les autorités sanitaires réclamaient, vers 1884, des règlements du Gouvernement sur la santé. Ce qu'ils vont obtenir. Des normes sanitaires qui vont permettre de rendre, entre autres, la déclaration des maladies infectieuses obligatoires. Un bureau de santé, comme cela se fait aux É.-U. et en Europe dans le but d'avoir un portrait de la situation et des mesures sanitaires à faire. 

Création de la santé publiques au Québec finalement en 1888.

Après l'épidémie de variole de 1885, pour le Dr Lachapelle, il est devenu évident qu'à l'instar de ce qui se fait aux É.-U. et dans les pays européens, il est primordial d'avoir un organisme qui recense et contrôle les maladies infectieuses et qu'on ait une vision et des mécanismes de prévention.

En 1888, on a créé le Conseil d'hygiène de la Province de Québec.

Les principaux objectifs qui me sont apparu les plus importants outre les aspects légaux:

1) Conseil d'hygiène par municipalités

2) Les membres de ses représentants sont enregistrés

3)Tout conseil dans la province devra avoir au moins un médecin.

.... 6) chaque Conseil devra relevé les lacunes et en informer les autorités et y apporter les correctifs. Dans les cas de grandes villes, elles auront la responsabilité de recommander des solutions et d'y apporter des correctifs.

Dans ce renouveau, il y a aussi et peut-être le plus essentiel à nos yeux l'obligation faite aux médecins de déclarer les maladies infectieuses sans tarder, afin que les autorités de la santé publique puissent prendre des mesures le plus rapidement possible.

7) Le dossier des fosses d'aisances: on recommande que les fosses d'aisances soient des fausses sèches lorsque c'est possible ou alors mieux les : water closet, ( on se croirait en France actuellement) lorsque les égouts le permettent.

8) Plutôt une vision selon un règlement de ce qui se passait à cette époque concernant "les eaux usées" comme on dit poliment aujourd'hui!"
Dans les règlements : obligation de ne pas avoir une bouche d'égout à moins de 100 pieds d'une source d'eau potable, à moins, que celle-ci ne soit cimentée. Les fosses d'aisances vidées au moins une fois par année. Aucune fosses d'aisances ne doit être raccordée au réseau d'égouts municipaux.

Les égouts publics ou privés ne devront pas se décharger dans aucun cours d'eau servant à la prise de glace ou d'eau pour l'alimentation à moins que la source ait un débit suffisamment considérable. ( je n'ai pas vu d'indication de ce que ça voulait dire)

Malheureusement pour ma ville, je pense que la ville de Québec a été très lente à y adhérer. Même, si la configuration géologique de la ville aggravait les problèmes de santé.

Il faut noter que la planification d'un réseau d'aqueducs et d'égouts ne commencera qu'à partir de 1853 (voir l'onglet précédent 2e colonne). En se comparant on se console, si on prend comme comparable la situation de Londres en Angleterre vers 1830 concernant l'eau potable.. (voir l'onglet précédent 2e colonne)

 


Broc et bassin

 


Chaise à bidet, ici nous ne voyons pas le dossier

Lampe à bec de corbeau.


Lampe à huile de pétrole ou de kérosène


Ce lampadaire devient un emblème de la ville de Québec installé par la Quebec Gaz company dont le réseau est installé et inauguré le 1er novembre 1849.

Douce lumière et progrès du luminaire

"Tout le confort du monde dans un rayon de lumière... Au 19e siècle, l'éclairage était un outil de socialisation. L'unique chandelle dans la cuisine de l'habitant, les quelques lampes à l'huile qui illuminaient le salon bourgeois : partout, la lumière réunissait les membres de la famille. Il n'était pas rare de voir des parents exiger d'un gendre, en guise de rente viagère, quelques livres de chandelles par année. La présence de la lumière dans le logis a été une source de préoccupation perpétuelle tout au long de ce siècle. Les recherches ont porté principalement sur le choix du combustible et l'efficacité des modes d'éclairage. Les chandelles de suif, faites de gras animal, et les lampes à huile de baleine ou de phoque présentaient certains défauts. On pouvait moucher une chandelle de suif jusqu'à 40 fois en une soirée! Les odeurs âcres produites par la combustion des corps gras appelaient, à elles seules, un changement de combustible. Ces deux types d'éclairage sont disparus vers le milieu du 19e siècle. Puis, la chandelle stéarique (faite de suif raffiné), la mèche de coton tressé et le kérosène (un dérivé du pétrole) font leur apparition. La lumière se fait plus généreuse, et dans les foyers s'installent la paix de l'esprit et... celle du nez! "

On recherchait des combustibles plus éclairants, moins nauséabonds et peut-être moins coûteux. Des lampes plus faciles à transporter en déplacement moins susceptibles de s'éteindre en le changeant de place ou alors plus fixes pour lire.


L'éclairage des rues des villes.

En 1818, la législature du Québec établit une patrouille de nuit pour assurer la sécurité des citoyens et permettre la fixation des flambeaux d'éclairage et les lampes à l'huile de charbon aux endroits les plus appropriés. En plus de rendre ces services, la patrouille devait chanter pendant le parcours. (Je n'ai pas trouvé la partition et les paroles de leurs chansons!! Peut-être était-ce: il est 8h00 et tout va bien...etc.?). Ces patrouilleurs armés de bâtons avaient le pouvoir de donner des amandes dont ils recevaient un pourcentage, c'était probablement la première force policière. Les tenanciers de bars étaient obligés d'avoir une lampe allumée à la porte de leur établissement. Cette obligation leur faisait plaisir puisque ça permettait aux clients de bien voir où où était situé leur bar.

Avant l'apparition des allumettes en 1840, l'allumage et les l'entretiens de lampes de rues étaient allumées au moyen de chandelles de suif ou d'huile de baleine. Les allumettes n'ont pas été très utiles parce qu'à cette période, elles étaient trop faciles à prendre feu. Le simple frottement de deux allumettes lors de la marche d'un employé prenait feu dans la poche de celui-ci. Alors il est évident qu'on a choisi de revenir à l'ancienne méthode. Jusqu'à ce que l'éclairage au gaz arrive, en 1849.

Entre 1830 et 1849, compte tenu des problèmes avec les allumettes, la ville a constitué une brigade d'allumeurs et d'entretien des lampes à l'huile. Cette brigade disposait d'une grande perche avec, au bout, un bruleur. Ils faisaient le tour de leur circuit avec de petites échelles pour accéder au réservoir pour en faire l'entretien.

Avec l'arrivée du gaz en 1849, cette procédure s'est continuée, mais avec moins de risques.

L'éclairage au gaz offrait plus d'avantages: un éclairage plus lumineux et ne faisant pas de fumée ou n'était pas visible. Je pense que les becs de gaz étaient beaucoup plus facile à contrôler et leur entretien plus facile. Il est possible que pour le personnel, plus facile à opérer sauf, quand il devait en faire l'entretien. Mais, un entretien, j'imagine, plus simple puisqu'il n'y a pas de réservoir à ce niveau et pas de saleté. ( mais, ne provient pas de mes lectures, mais de mes déductions)

 


Première ampoule électrique 1890-1920


Lampe électrique de la fin du 19e siècle. Cette lampe a été reconvertie en lampe électrique, mais, à l'origine, devait être au kérosène.


Plafonnier vers 1900 à l'électricité


Poêle à bois pour cusine et chauffage, 1902


On lit dans la légende un poêle très riche et très moderne; à charbon et à bois pour chauffage et cuisine

Froid dehors, chaud dedans

Septembre venu, lutter contre le froid devenait la première préoccupation de la maisonnée. Les Canadiens anglais sont longtemps restés fidèles à l'âtre, avec ses flammes offertes à l'œil et ses bûches savamment disposées. Or, le poêle à bois était quatre fois plus efficace que le feu ouvert de l'âtre! Avec sa chaleur irradiante, et parfois même suffocante, il a gagné la faveur des Canadiens français assez tôt au 18e siècle.

À compter des années 1800, quand tous se sont ralliés à l'efficacité incomparable du poêle, la maison elle-même fut transformée. Grâce au tuyau, la diffusion de la chaleur a permis de compartimenter les espaces du logis.

La maison standardisée et des réseaux bien installés 

La maison telle qu'on la connaît depuis les années 1950, avec prises de courant dans chaque pièce, salle de bain complète et chauffage central, demeure un legs de l'époque victorienne, le 19e siècle ayant servi d'incubateur aux progrès du 20e siècle.

La plupart des innovations domestiques sont apparues à l'ère industrielle. On mécanise les outils de travail à l'usine! Pourquoi ne pas en faire autant dans la cuisine! On rationalise les tâches de l'ouvrier! Appliquons ces principes à la ménagère! À Montréal et dans les villes nord-américaines, on veut libérer la maîtresse de maison des lourdes tâches domestiques. Le confort, c'était l'efficacité au quotidien.



Poêle à bois à trois ponts
BANQ: P728,S1,D1,P05_13


Ancien poêle à bois apparaissant dans un catalogue en 1906
BANQ: 2746558

Note de ma part: probablement un poêle au charbon si on regarde le peu d'espace pour le chargement